Roger de Fos : le “gardien du littoral” qui offrit un destin seigneurial à Bormes

D’une lignée de “garde-côte” redoutée

 

Avant Roger, la maison de Fos tient déjà la barre du littoral provençal. En 973, son ancêtre Pons de Fos combat aux côtés de Guillaume Iᵉʳ dit « le Libérateur » lors de la bataille de Tourtour, qui expulse définitivement les pirates sarrasins du massif des Maures ; en récompense, la famille reçoit plusieurs places fortes, de Fos-sur-Mer à Hyères et Brégançon (Genealogie Online).
Au XIIᵉ-XIIIᵉ siècles, certains Fos rejoignent l’Ordre du Temple : Roncelin de Fos devient Maître des Templiers en Provence puis en Angleterre (1251-1258), exportant le blason au lion couronné bien au-delà de la Méditerranée (lesfilsdelavallee.fr). En deux siècles, le clan incarne la vigilance maritime et une indépendance féodale jalousement défendue.

1257 : un troc royal qui change la carte

 

Lorsque Charles Iᵉʳ d’Anjou hérite du comté de Provence, il veut réduire l’influence des grands barons. Le 6 juin 1257, il rachète à la maison de Fos Hyères, les salins et le fort stratégique de Brégançon. Pour garder Roger de Fos dans son camp, il lui cède en compensation Bormes et vingt-et-un hameaux voisins : le comte verrouille ainsi la côte, tandis que Roger reçoit un promontoire idéal pour bâtir son propre nid d’aigle (Office de Tourisme de Bormes les Mimosas, Wikipédia).

Fondation d’un château perché

 

Dès l’automne 1257, Roger fait jaillir remparts polygonaux et logis seigneurial sur le piton rocheux de Bormes. La nouvelle forteresse surveille la rade, protège les caboteurs de sel et d’huile, et prélève péages et dîmes. Autour, paysans et artisans s’installent ; la chapelle castrale devient paroisse : le village change d’échelle, passant d’un hameau perché à un bourg fortifié qui aimante le commerce (Office de Tourisme de Bormes les Mimosas, Office de Tourisme de Bormes les Mimosas).

Administrateur avisé, sentinelle obstinée

  • Viguier déchu d’Hyères, Roger recompose ses revenus grâce aux réserves seigneuriales et aux tenures louées.

  • Il réactive un cordon de tours de guet entre Bormes et Brégançon, précieux contre les corsaires barbaresques (Office de Tourisme de Bormes les Mimosas).

  • Visionnaire, il encourage foires d’automne où l’on négocie raisins, huile, miel… bref, le terroir varois avant l’heure.


Après Roger : huit siècles de vies multiples

 

Vingt-six seigneurs – Fos, Baux puis Covet – se succèdent jusqu’à la Révolution. Le château devient couvent, caserne, puis décor romantique pour les peintres du XIXᵉ. L’État le classe Monument historique en 1931, figeant à jamais ses remparts dans la lumière provençale (Wikipédia). Aujourd’hui, les vestiges dominent toujours les îles d’Or et servent de scène aux concerts d’été… et aux dégustations Odyssey.



Pourquoi Roger de Fos nous séduit encore

  • Héros charnière : il symbolise le passage de la féodalité turbulente à la Provence angevine structurée.

  • Architecte du paysage : sa forteresse a figé le visage médiéval en terrasses et ruelles d’escalier qui fait le charme de Bormes.

  • Blason iconique : le lion d’or flotte encore dans l’imaginaire local — et orne notre infusion Odyssey “Le Château” : thé blanc, abricot solaire, souffle de romarin sauvage, clin d’œil aromatique aux collines qu’il jugea dignes d’un destin seigneurial.

Envie de lever le voile ? Montez au château au coucher du soleil : entre pins, cigales et éclat de mer, il suffit d’une gorgée pour entendre Roger veiller encore sur la Méditerranée.